Chapelle dédiée à Saint-Christophe (Castillon du Gard)

Fiche architecture établie par Marjorie Gogibus
Statut : Propriété de la commune
Ouvert au public

Localisation :

Adresse : Chapelle Saint-Christophe
Cadastre : 2006 B 465
Implantation : en écart

Accès :

facile à pied
facile en voiture
accès handicapés NON

État :

Vestige

Observations :

Bel appareil en pierre de taille ; voûte en cul de four ; vestige de mâchicoulis.

Historique :

Epoque : 14e siècle (?)



"L'église Saint-Christophe est implantée au sein d'un ancien prieuré, dont la première mention semble remonter à 1276. L'historien remoulinois, G. Charvet, précise : " ... les bâtiments ruinés attenant à la chapelle rurale de Saint-Christophe de Castillon-du-Gard, étaient le siège d'un préceptoire de la milice du Temple. (...) Après la disparition de l'ordre des Templiers, Saint-Christophe, devenu prieuré rural, dépendit du prieuré conventuel de Saint-Pierre de
Pont-Saint-Esprit, de l'ordre de Cluny."
Plusieurs mentions attestent l'existence d'un seul prieur, pour Connaux et Castillon, sont établies en
1338, 1489, et 1543. Les deux prieurés fournissent un revenu au camérier du monastère de Pont-Saint-Esprit, puis à partir de 1543, à la mense monacale (c'est-àdire au moines).
L'abandon du site pourrait remonter aux guerres de religion selon les historiens locaux."
(...)
La chapelle Saint-Christophe a fait l'objet d'une restauration à l'initiative des Bâtiments de France et
de la municipalité de Castillon-du-Gard.
Préalablement à ces travaux deux campagnes de fouilles ont été conduites par le Service Archéologique Municipal.


Plusieurs structures ont ainsi pu être dégagées :



  • A l'ouest de la chapelle près du portail : une pièce d'habitation datée du 10e - 11e siècle a été reconnue ;

  • Les traces d'une huilerie datable de la fin du 13e siècle et du 14e siècle ont été relevées par plusieurs bassins correspondant à un système de décantation par sur-verse et par la présence de noyaux d'olives carbonisés ;

  • Sept sépultures datées entre le XIVe et le XVe siècle ont été fouillées. Elles marquent l'emplacement du cimetière.


Source : Plaquette réalisée par le Service archéologique de Castillon du Gard. (J.G., L.B. 2003)

Description :

Matériaux : calcaire ; pierre de taille, moellon


Les vestiges de la chapelle Saint-Christophe se composent :



  • d'une voûte en cul de four formant le choeur

  • du mur nord de la nef avec le départ de la voûte en berceau, c'est une mur d'appareil régulier en pierre de taille calcaire.


Description architecturale du Service Archéologique de Castillon-du-Gard, 2003 :
"La chapelle Saint-Christophe se trouve dans la plaine au sud-est du village. L'église est à nef unique, comportant deux travées. A l'est, se situe une abside dans laquelle est ouvert un jour en archère. Le linteau est un monolithe surligné d'un dessin gravé au ciseau, représentant les joints d'un arc clavé.
Le parement intérieur était enduit à la chaux et décoré. Les fragments conservés de peinture
polychrome ne permettent pas de donner d'appréciation chronologique.
Les murs gouttereaux nord et sud sont divisés en leurs milieux par les contreforts centraux qui épaulent la retombé de l'arc doubleau intérieur.
Le mur nord est percé d'une porte qui pourrait avoir été rajoutée après la construction de l'église. Cette ouverture semble correspondre à un percement contemporain à la mise en service de la grande salle du prieuré qui jouxte la deuxième travée. Une autre ouverture, d'origine cette fois, était située conte le pilastre central, au sud de la première travée. Le portail principal a été arasé dans sa quasi totalité".


Élément remarquable :
"La présence de claveaux console dans les arcs aveugles est à retenir. D'après V. Lassalle, il s'agit d'éléments décoratifs inspirés par des édifices antiques n'ayant pas joué, ici, de rôle structurel dans la mise en oeuvre des arcs.
La couverture de l'abside en petites lauzes de calcaire appareillées est partiellement conservée. La démolition sur sa périphérie semble correspondre à la mise en oeuvre de la surélévation défensive du chevet.
On notera, enfin, qu'un encorbellement appartenant au mâchicoulis de la terrasse défensive est conservée sur ce qu'il reste de la façade occidentale. L'emplacement en négatif d'un deuxième encorbellement, plus au sud, est visible. Il est le seul témoin manifeste de la fonction militaire de l'édifice."